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Publié le par Papido

Programme de sélection génétique pour les huîtres frappées de surmortalité

[ 18/12/09  - 11H03 - AFP  ]

© AFP - Frank Perry

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Un laboratoire vendéen financé par des producteurs de naissains vient de lancer une sélection génétique des huîtres creuses pour tenter d'enrayer la surmortalité exceptionnelle qui affecte depuis deux ans les stars des fêtes de fin d'année.

Cette surmortalité qui touche les jeunes huîtres depuis 2008 "met en péril la filière, on a vraiment un problème qui s'est installé", souligne Yves Leborgne, un responsable de la Satmar, un des plus gros écloseurs (producteurs de naissains) français.

Le phénomène menace un quart des 4.800 entreprises conchylicoles, selon les chiffres du Conseil national Conchylicole (CNC). Le prix de l'huître sur les étals pourrait s'en ressentir dès les fêtes de fin d'année 2010, période à laquelle seront commercialisées les rescapées de 2008, estime M. Leborgne.

En 2009, cette surmortalité apparemment liée à plusieurs facteurs - notamment un virus (OsHV-1) et une bactérie (V. Splendidus) - a atteint 80 à 100% sur certains lots de Crassostrea Gigas, le nom scientifique des huîtres creuses, selon l'Ifremer.

"On ne peut pas rester les bras croisés", souligne Yves Leborgne.

© AFP - Frank Perry

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La Satmar s'est donc alliée à trois de ses concurrents traditionnels, Vendée Naissain, France Turbot et Sodabo pour créer sur l'île de Noirmoutier (Vendée) un laboratoire baptisé "Sélection française conchylicole" (SFC).

L'objectif est de poursuivre les travaux de chercheurs de l'Ifremer sur la sélection de "familles d'huîtres plus résistantes que d'autres", explique le chef du projet, Gildas Gautier, biologiste en aquaculture.

Pour assurer la biodiversité, la SFC va élever chaque année 240 "familles" de 30.000 à 40.000 larves chacune. Les familles seront ensuite confiées aux écloseurs partenaires et réparties chez des ostréiculteurs.

Les premiers prélèvements d'huîtres en mer ont commencé. La SFC sélectionnera ensuite pendant deux ans les familles les plus résistantes et la troisième année, opèrera d'ultimes croisements pour obtenir des naissains d'élite. Le but est de commercialiser ces super-huîtres d'ici 2015.

"Ca devrait marcher, il y a 90 % de chances que ça marche", espère Christian Clotour, patron de France Turbo.

Mais les professionnels s'inquiètent aussi de l'impact du réchauffement climatique, alors que le phénomène de surmortalité est apparu en 2008 et 2009, années marquées par des hivers particulièrement doux.

Le programme Morest (Mortalité estivale des huîtres creuses) mené par l'Ifremer entre 2001 et 2006 a déjà mis en évidence "le rôle prépondérant des facteurs environnementaux" et notamment "les paramètres température et précipitations".

Le phénomène s'est confirmé en 2009 : "le long des côtes du littoral français, l'élévation de température des eaux au-dessus de 16-17°c a été associée à l'apparition des épisodes de surmortalité", selon l'Ifremer.

"Plus la température est élevée, plus les huîtres vont dépenser de l'énergie à se reproduire", et ce au détriment de leur système de défense, note Tristan Renault, responsable du laboratoire de génétique et pathologie à l'Ifremer de La Tremblade (Charente-Maritime).

Pour lui, "le réchauffement climatique aura certainement des répercussions sur les métiers de l'aquaculture".

Par Christian GAUVRY

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Publié dans Terre - Ecologie

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